Bien connues en Orient depuis des milliers d’années, les vertus de la méditation sur la santé sont peu à peu découvertes par les scientifiques occidentaux qui s’y intéressent de plus en plus. Et les récentes recherches montrent que le spectre des effets est bien plus large qu’on ne le pensait.
Mais commençons par le commencement : qu’est-ce que la méditation ?
´Il est difficile de poser une définition, ce serait en figer l’essence. Car la méditation, souvent vu comme une pratique de développement personnel, de bien-être, est plutôt un état d’Etre. Notre état d’Etre profond. Méditer, ce n’est pas fermer les yeux et tenir une posture figée, la mine souvent grave, en essayant d’arrêter les pensées et en attendant fiévreusement le signal de fin. Non, méditer, c’est aller vers Soi, avec courage, détermination et enthousiasme. Sans ces trois qualités rien ne peut se faire dans la justesse!
Au début, il est vrai que la méditation permet d’installer progressivement un certain état de calme, de détente intérieure. Et c’est déjà énorme étant donné le mode de vie hyper stressant dans lequel la plupart des personnes vivent aujourd’hui.
Mais depuis 10 ans que je pratique, je ressens de plus en plus ce moment quotidien comme une rencontre avec moi-même. Se rencontrer soi-même n’est-ce pas le point de départ de toute chose? Comment rencontrer la Vie qui nous entoure, comment rencontrer l’autre si nous n’avons pas établi d’abord ce lien intérieur? Cela parait évident et pourtant, c’est loin d’être facile…
Dans ce temps que l’on s’accorde avec Soi, en se retirant un moment du monde extérieur et de toutes ses sollicitations, on peut alors observer ce qui se trouve là dans cet instant, les ombres comme les lumières. Cela demande du courage, il est vrai, d’oser voir ce qui est là. Cela demande aussi de l’acceptation, de la persévérance (chaque méditation est différente, parfois certaines prennent l’apparence d’une douce torture pour notre mental!) et surtout de la bienveillance pour soi-même. Nous sommes, après tout, des enfants blessés dans des corps d’adultes! Et il n’est pas plaisant ni facile de reconnaître ses blessures et leurs conséquences pour nous et nos relations (familiales, affectives, professionnelles, amicales…).
C’est pourtant, je le crois, en allant à notre rencontre que l’on peut commencer un véritable travail de guérison intérieure. Et quand on se guérit, cela rejaillit tôt ou tard dans notre relation au monde, dans nos relations aux autres…Les qualités telles que l’équanimité, la bienveillance, l’amour inconditionnel, la patience, … se développent alors progressivement.
La méditation permet aussi d’observer ce qui est là : sa respiration, ses ressentis, ses pensées, d’être dans l’instant présent, et de développer l’attitude d’un observateur, totalement objectif qui voit, sans s’associer à ce qui est vu. Dans cette dissociation commence alors une transformation. Nous percevons progressivement que nous ne sommes ni nos pensées, ni nos émotions, ni nos croyances, ni notre identité sociale, ni notre métier,… Alors qui sommes nous? C’est LA question! La seule et unique qui vaille la peine de s’y attarder. Dans la tradition spirituelle indienne dite de la non-dualité ou Advaita Vedanta, cette question est le Coeur de toute démarche spirituelle.
Mais revenons aux effets sur le plan physiologique de la méditation. Que se passe-t-il dans notre machinerie intérieure lorsque l’on médite?
Pendant que l’on médite, une observation par IRM a mis en évidence que quatre réseaux neuronaux liés à l’attention étaient sollicités?:
Des exercices intensifs de méditation permettent de soutenir l’attention et d’améliorer la vigilance. Le cerveau des méditants expérimentés serait ainsi capable de traiter des stimulis deux fois plus rapprochés (moins de 300 millisecondes) qu’un cerveau de débutant en méditation qui n’en traite souvent q’un seul.
Il est aussi prouvé que la méditation permet aussi de mieux gérer ses émotions, une capacité qui manque aux dépressifs, et aussi d’atténuer la douleur.
Les dernières découvertes des chercheurs montrent que la méditation permet également de mieux protéger les neurones contre le vieillissement cellulaire : une pratique régulière stimule en effet les dendrites, le prolongement filamenteux des neurones qui sert à transmettre l’influx nerveux, et les synapses, c’est-à-dire la connexion des neurones entre eux. Trois mois intensifs de méditation affecteraient significativement l’activité d’une enzyme présente dans le cerveau essentielle à la protection contre le vieillissement cellulaire.
Autre découverte : la méditation agit sur la santé cardiovasculaire, la tension artérielle, l’immunité et même notre génome. Une étude menée aux Etat Unis, a ainsi analysé le profil d’expression des gênes chez plusieurs adultes avant et après une méditation. Le résultat est frappant : en quelques semaines seulement de pratique quotidienne, l’expression des gênes associés à la sécrétion d’insuline et aux mécanismes d’inflammation a significativement augmenté en même temps que la production de monoxyde d’azote, un gaz vasodilatateur bénéfique au rythme cardiaque.
Et les découvertes ne sont pas finies !
Voilà de quoi peut-être nourrir l’élan de faire l’expérience par soi-même. Peut-être accompagné au début, cela facilite le processus.
Sur un tapis de Yoga (car Yoga et médiation sont synonymes et signifient Unité/Union, donc tout cours de Yoga, au sens traditionnel du terme, doit se vivre comme une méditation dans les postures, les pranayamas, les chants, jusque dans l’assise silencieuse finale), sur un coussin, une chaise, chez soi, dans la nature, en marchant, en faisant les activités du quotidien, au travail, etc, l’état de méditation peut s’expérimenter partout, et est adapté pour tous : enfant, adolescent, adulte.
Alors bonne méditation !